Champagne au goût d'antan

Le Petit Meslier, un Champagne au goût d’antan

Du pinot noir pour la structure. Du pinot meunier pour la rondeur. Et du chardonnay pour la minéralité. Vous voilà armés de la trilogie des trois cépages stars de la Champagne, pour comprendre la composition de la quasi-totalité du vignoble. Et si je vous disais qu’il existe en fait d’autres cépages, dits oubliés, qui peuvent aussi donner naissance à vos chers bulles de fête ? L’ordre établi vole en éclat, mais vous feriez bien d’écouter ce qui suit pour surprendre vos invités…

Petit Meslier 2005 signé Duval-Leroy et produite à 988 bouteilles

Dernière grande maison familiale et indépendante de la Champagne, Duval-Leroy sélectionne chaque année quatre parcelles coups de coeur pour prendre soin de la terre, de la vigne, et cultiver le caractère exceptionnel de ses hectares. Parmi ces choix, une production mérite toute l’attention, celle du Petit Meslier

A l’origine, la Champagne ne chouchoute pas seulement ses trois cépages stars. D’ailleurs, sept cépages sont autorisés. L’arbanne, le pinot gris, le petit meslier et le pinot blanc ont tout aussi droit d’entrer la formule. Le quatuor compose aujourd’hui ce qui est facile de nommer des “cépages oubliés”. Ils représentent moins de 0,3% de l’appellation Champagne, soit à peine 100 hectares. Ils bénéficient toute autant d’attention jusqu’à la crise du phylloxera avant la Première Guerre Mondiale.

Flashback

A la fin du XIXe siècle, les vignobles français sont tour à tour touchés par une maladie de la vigne, provoquée par un puceron qui suce les racines et grignote les feuilles. Le vignoble champenois a longtemps résisté pour finalement être touché dès 1890.

Pour des raisons essentiellement économiques, les grandes maisons de la Champagne ne prennent pas le parti de cultiver ces cépages oubliés pour composer leurs cuvées. Leur production demande beaucoup d’effort, à l’image du petit meslier particulièrement sensible au mildiou, à la coulure ou à la pourriture grise. Qui plus est, le rendement peut être irrégulier. Cultivé dans l’est de la France, le cépage blanc à peau jaune dorée, qui s’épanouit dans la Vallée de la Marne et dans l’Aube, offre pourtant de belles surprises aux papilles avec des arômes fumées et des saveurs d’agrumes. Le jeu en vaut la chandelle en somme…

Depuis plusieurs années, des maisons de Champagne jouent la carte du souvenir et du goût originel champenois pour séduire les oenophiles. La maison Duval-Leroy a été précurseur dans ce sens, en lançant en 1998 la cuvée Authentis, un Champagne qui  voue son effervescence au petit meslier. Et elle ressuscite ce vieux cépage pour sa collection “précieuses parcelles”.

Dernier millésime en date, le 2005 est un grand vin de champagne dit de gastronomie. Sandrine Logette-Jardin, la chef de cave, confie qu’un verre à l’apéritif n’est pas interdit, mais que le bouquet puissant de cet extra-brut élevé en fûts de chêne l’invitera sans mal à table, bien au contraire. C’est “une expression variétale de ce Champagne mêlant fraîcheur et acidité. […] Son jus est frais et parfumé à la fois. Il dévoile des notes de rhubarbe qui évoluent vers l’ortie blanche en fermentation alcoolique” analyse l’oenologue.  Cette cuvée entièrement dévouée au Petit Meslier est une belle aubaine pour découvrir l’expression aromatique de ce cépage.

Misez sur le millésime 2007 du Petit Meslier de Duval-Leroy

“Le Champagne d’hier sera t-il le champagne de demain ?” questionne Charles Duval-Leroy, aux commandes de la marque avec ses deux autres frères et l’emblématique maîtresse de maison, Carol Duval-Leroy. Le succès tant gustatif que commercial de cette cuvée, produit à seulement 988 bouteilles, semble souffler que oui. Mieux vaut désormais miser sur le millésime 2007 pour rencontrer le Petit Meslier, confie la Chef de cave. A noter toutefois que le Petit Meslier 2005 a été glissé dans le coffret de Noël de la maison, aux côtés des trois autres coups de coeur sélectionnés au sein des précieuses parcelles, à savoir le Clos des Bouveries 2006, le Cumières 2005 et le Bouzy 2005. Compter 390 euros le (très!) joli cadeau.

En attendant, les papilles les plus impatientes peuvent cultiver leurs connaissances auprès d’autres maisons qui font le pari des cépages oubliés. Le Champagne Olivier et Serge Horiot assemble pour sa cuvée des cinq sens de l’arbanne, du pinot blanc, du chardonnay et du pinot noir. Le vigneron récoltant dédie d’ailleurs un vin tout entier à l’arbanne.

Aussi, le Champagne Fleury est une belle entrée en matière puisqu’elle est pionnière en matière de biodynamie. La maison cultive l’art du goût originel de la Champagne et notamment celui du Pinot Blanc, dans sa cuvée Notes Blanches.

-> Découvrir les précieuses parcelles de la maison Duval-Leroy

>>> Champagne de Noël : les chouchous de WineNotCook

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