Elevée dans le culte de la bonne chair, obligatoirement mouillée d’un joli cru souvent de Loire ou de Bourgogne, je n’avais jamais imaginé une table sans une recette de viande du dimanche, ou un dessert « fait-Maman ». Bref, vous grandissez sans même imaginer qu’il puisse exister un autre schéma culinaire.
Un poste de journaliste, une rubrique « vins » et une soirée des coups de cœur du Guide Hachette plus tard, me voilà propulser vers cette conscience que le nectar transcende le plaisir. Il fallait en fait mettre des mots, et des actes, sur des habitudes qui paraissaient tout à fait normales.
Dans le 16ème arrondissement, le Pavillon Dauphine accueille à chaque rentrée une soirée qui rend hommage aux meilleurs vignerons français. Les meilleurs, selon une équipe dense de dégustateurs travaillant pour le Guide Hachette des Vins. Une référence depuis 30 ans.
Les guides de vin, qui dégainent leur sélection rafraîchie dès le milieu du mois d’août, sont nombreux dans les librairies à ambitionner guider les oenophiles vers les bouteilles à ne pas rater. Pour les avoir épluché ces dernières années, il serait totalement incohérent de dire quel est le meilleur d’entre eux. Bettane et Desseauve, Revue du vin de France, Dussert Gerber, Hachette…
Car chacun de ces ouvrages proposent une sélection selon une trame éditoriale, un état d’esprit vis-à-vis du monde du vin et de la manière à aborder le sujet pour être le plus transparent avec le consommateur. Tous retiennent mon attention, et vous y trouverez dans chacun de belles pépites pour vos prochains dîners.
Mais, puisque je vous confie ici mes rencontres, je ne peux manquer d’évoquer le Guide Hachette des Vins. En l’espace d’une seule soirée, mon palais de débutante a accès à une multitude d’étiquettes que je dois découvrir pour forger mon expérience. Pour faire simple, c’est la révélation ! Car je me prête au jeu du carnet de dégustation dans lequel sont inscrits les vins proposés à la dégustation. Armé d’un verre, j’ai compris très vite qu’il ne fallait pas se dégonfler face au regard des vignerons (hommes), qui attendent tout comme moi de tremper les lèvres dans un vin de Bourgogne qui a retenu l’attention des dégustateurs Hachette.
Et j’ai bien fait de dompter ma réserve habituelle. J’enchaîne des nectars qui parfument les papilles, enveloppent le palais, tintent la gorge de saveurs franchement envoûtantes. Certains vignobles m’étonnent (en bien !), d’autres confirment.
Arbois vin jaune, mon amour
Jusqu’à ce que je déguste un Arbois. Le vin jaune fait exploser au nez ses notes de noix qui rappellent le fût de chêne. Le tour de magie se prépare. L’attaque en bouche est d’une telle fraîcheur, si vive. C’est la fin de bouche qui va sceller définitivement mon amour pour le vin : on croirait presque que je croque dans une belle poignée de noix. Tiens, cela me rappelle le premier nez. J’imagine sans tarder un accord avec un fromage. Cela pourrait le faire avec un comté…
Aujourd’hui en pleine progression dans mon parcours d’œnophile, j’ai profité de la dernière soirée des coups de cœur du Guide Hachette des Vins pour déguster de nouveau un Arbois, le vin jaune 2006 de Rolet Père et Fils. J’écarquille autant les yeux que la première fois, qui ne se révèle vraiment pas comme une simple surprise de novice. Vivement les prochaines découvertes, et surtout ma formation à Suze-la-Rousse pour apprendre à mettre des mots sur celles-ci…
Guide Hachette des Vins 2015 – les coups de cœur : ma dégustation
Cette année, je me suis concentrée sur les accords mets et vins, vins et mets, en dégustant quelques étiquettes. Voici les deux que je retiens aboslument.
Bourgogne – Puligny-Montrachet – Christian Cholet-Pelletier 2012
Un délice avec les escargots de Bourgogne
Alsace – Pinot Gris – René Meyer – Vieilles Vignes Sélection de grains nobles 2011
Je l’imagine avec une tarte aux pêches, sinon une tarte au citron