Rome est un pur délice à visiter, autant que ses innombrables trattorias, échoppes, restaurants et enotecas (bars à vin) qui fourmillent aux quatre coins d’un dédale d’adresses à recommander. Dans la cité éternelle, il y en a pour tous les goûts, à tous les prix, pour tous les moments de la journée. Colisée, forum romain, villa Borghese, place d’Espagne… Pour optimiser ses chances de goûter à une cuisine authentique, il ne faut pas avoir peur de se perdre entre deux visites. Voici sept lieux de la capitale transalpine où fondre de plaisir pour une vraie tranche de vie à l’italienne. Testés et approuvés !
NB : Prenez garde à la période durant laquelle se déroule votre séjour à Rome. La Cité éternelle a interdit de s’asseoir aux abords de ses fontaines les plus iconiques (y compris celle de la place d’Espagne), pour éviter que certains n’envisagent les alentours comme des lieux de restauration improvisés. A bon entendeur…
Pour déguster de vraies (!) pâtes
Il pastificio
Via della croce, 8
Quartier : Piazza di Spagna
Pour certains, ne pas porter de Rolex au poignet, et c’est leur vie qui en est ratée. A Rome, c’est votre séjour qui serait incomplet sans un passage par cette petite échoppe qui n’a d’yeux que pour les pâtes fraîches (et les gnocchis le jeudi !). Au menu, chaque jour : deux sortes de rigatoni, farfalle et autres orechiette, avec deux sauces différentes à chaque fois. Préparez votre monnaie, le service est rapide. On fait son choix, les pâtes sont flanquées dans un barquette et on file tout droit vers la place d’Espagne pour les dévorer, sur les marches au pied de la Trinita Dei Monti (dont la visite est tout aussi incontournable). Vous constaterez que de nombreux touristes ont eux aussi connaissance de ce bon plan. Mais c’est la preuve que touristiques ou pas, les bonnes choses fonctionnent quand elle n’ont pas volé leur succès.
Dévorer les pâtes frapiches de « Il Pastificio » devant la Trinita dei Monti
Pour une tranche de vie à l’italienne au marché
Mercato Trionfale (ouvert du lundi au samedi de 7h à 14h, et jusqu’à 19h les mardis et vendredis, fermé samedi et dimanche)
Les pâtes fraîches de Mani in Pasta au mercato de Trionfale
Via Andrea Dori, 3
Quartier : Vatican
En Italie, les marchés sont des endroits privilégiés pour se mêler à la population et goûter à la chaleur de ses échanges. Les guides touristiques, tel que le Routard, vous recommandent des marchés comme ceux du Campo Dei Fiori ou de Vittorio Emmanuelle II. Ils sont intéressants, moins pour leur authenticité. Mieux vaut s’échapper des carrefours touristiques pour être les seuls visiteurs non-romains à faire ses courses, comme au mercato Trionfale. A deux pas du Vatican, au nord, dans un quartier désuet, on se plaît à remonter les allées de ce marché qui sent bon les tomates, les artichauts, les fleurs de courgette italiennes. Idéal pour faire le plein de porchetta, de stracciatella, de scarmoza fumée, sous l’oeil bienveillant des Romains. N’oubliez pas de remplir votre panier de tomates séchées, de riz arborio pour le risotto, de riz venere, de farine 00 pour la pâte à pizza, et de pâtes fraîches du stand « Le mani in Pasta ».
Pour croquer dans un vrai (!) panino
Pizza et panini de qualité chez Cibus, près de la Piazza Venezia
Cibus
Via IV Novembre , 138
Quartier : piazza Venezia
Tout près de la piazza Venezia, ce take-away (il y a aussi quelques tabourets pour manger sur place) sert une ribambelle de bonnes choses transalpines, dont des panini à tomber. Mozzarella di buffala, jambon italien. Tout y est. On attrape son empilage grillé et on file s’installer près du forum de Trajan, pour se mettre en appétit avant la visite du forum romain et du Colisée.
Pour un dîner en amoureux
« l’Anti-pasta » du restaurant Metamorfosi
Metamorfosi
Via Giovanni Antonelli, 30
Quartier : Flaminio
Osez vous écarter du centre romain pour vous offrir un pur moment de complicité dans ce restaurant étoilé qui sait respecter votre intimité, vous servir avec l’élégance distinctive des tables gastronomiques et ne pas oublier ses racines culinaires italiennes. Derrière la Villa Borghese, dans le quartier de Flaminio, le chef Roy Salomon Caceres « pimp » carbonara et autre risotto avec une vision moderne et des techniques de cuisine contemporaines. Compter 100 euros pour un menu en six plats, 130 euros pour dix plats. Si le budget peut paraître conséquent, il est donné quand on découvre la qualité des plats et de l’expérience gastronomique. Mémorable !
Pour manger une vraie (!) pizza
Pinsere
Via Flavia, 98
Quartier : Roma Termini stazionne centrale
Quel bonheur de se se remémorer la pizza de Pinsere, ses pizzaïolos souriants, son atmosphère chaleureuse… Dans le quartier de la gare, il faut oser s’infiltrer dans la foule de cette pizzeria fréquentée à l’heure du déjeuner par les hommes d’affaires et les employés du coin. La brigade de pizzaïolos sait vous mettre à l’aise quand vous atteignez le comptoir. La pâte est craquante, le goût du basilic frais est explosif et l’huile d’olive infusée à l’herbe aromatique est un pur délice sur la mozzarella di buffala. Pinsere, c’est la preuve qu’il ne faut ni les étoiles du guide Michelin, ni le besoin de s’attabler pour constituer un souvenir gourmand. Compter 5 euros la part de pizza.
Pour goûter à l’heure de l’aperitivo
Enoteca Ferrara
Piazza Trilussa, 41
Quartier : Trastevere
J’aurais pu vous conseiller l’enoteca Cul de Sac, toute proche de la piazza Navona, que guides et critiques culinaires s’accordent à recommander. Mais voilà, le bar à vin, dont la sélection d’étiquettes est impressionnante, est tombé dans le piège du tourisme qui ne sait accueillir ses clients que froidement, à la limite de l’impolitesse. Pour trouver cette tranche de vie à l’italienne, servie par la sympathie des Romains, direction le quartier bobo de Trastevere. A l’Enoteca Ferrara, on ose mixer le savoir-faire d’un restaurant gastronomique dans l’arrière salle, et servir « l’aperitivo » à l’entrée. On s’en remet à la prescription du jeune patron connaisseur. On lui demande de déguster les crus du Latium, et on pioche dans les nombreuses assiettes du buffet, riches de pains au pesto, de beignets, de tartes. C’est gratuit, compris dans le prix du verre de vin ! Si si. On se sert, on se ressert, et on passe un bon moment convivial sous les poutres en bois.
Pour dévorer un trapizzino
Trapezzino
Via Giovanni Branca
Quartier : Testaccio
Via Vespiasano, 2
Quartier : Vatican
Ce n’est ni un tramezzino, ce sandwich de pain de mie en forme de triangle, ni une pizza. C’est la contraction de ces deux délices italiens. Une recette aussi pratique que fondante. On choisit sa garniture, parmi une ribambelle de plats mijotés, comme la bolognaise, des tripes à la romaine, un poulet en sauce. Mon choix : des anchois enfouis sous une masse de stracciatella, le fromage au lait de bufflonne hyper onctueux. La pâte s’apparente à celle d’une pizza en plus moelleux, avec une croûte croustillante, réalisée grâce à une cuisson au four à pizza. Ce nouveau concept, plutôt récent puisqu’il a été lancé en 2008, présente un autre avantage, en plus de celui de se déguster sur le pouce, il n’est pas onéreux, moins de 6 euros. Le dévorer, c’est l’adopter ! Une dizaine d’adresses ont fleuri un peu partout dans Rome. Il ne sera pas bien compliqué de tester cette merveille durant votre virée romaine.
D’autres adresses à Rome qui valent le coup :
Flavio al Velavevodetto, quartier du Testaccio : une trattoria pour dévorer des plats de pâtes typiques en portions généreuses.
Antico caffè Vitti, quartier de la place d’Espagne : un café historique sur la piazza San Lorenzo in Lucina, pour déguster un bon café italien et une coupe de glace de qualité.
La générosité des assiettes de la trattoria Flavio al Velavevodetto
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