vin à ProvenSol

Vivre le vin à ProvenSol

Je commence déjà à m’habituer à vous raconter ces « histoires de vin », que je trépignais d’impatience de publier depuis longtemps. Et ma visite du domaine ProvenSol en est une que je ne peux manquer. Car cette découverte n’était absolument pas prévue et elle m’a appris que le vin se vivait autant qu’il se partageait.

Direction le « Petit caveau » pour la dégustation

Au détour d’une rencontre à l’Université du Vin, à Suze-la-Rousse, je me suis retrouvée ce dimanche soir, près de Nyons où les touristes viennent découvrir de près l’élaboration de l’huile d’olive. La route serpente, grimpe légèrement, jusqu’à déboucher sur une mer de vignes. Il n’ y a rien, à part le silence. Je me trouve en pleine Drôme provençale. Les vallées tapissent l’horizon et les cépages rois de la Vallée du Rhône, la Syrah et le Grenache, se passent le mot d’un rang à l’autre.

D’un côté de ce domaine, au nom évocateur et chantant la Provence, ProvenSol, se tient une magnifique bâtisse en pierres blanches. Ce genre de demeure du Sud de la France qui nous fait hésiter entre les définitions « rustiques » et « moderne ».

Je ne suis pas là par hasard, ProvenSol fait office de maison d’hôtes, comme de producteur de vin bio et nature. Le dépaysement est total car il y a ce silence si présent, si reposant… Il y a aussi ce goût pour la décoration, très épurée. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’y séjourner, mais ma simple visite m’autorise à recommander l’adresse. Je suis persuadée que les invités vivent les lieux comme une vraie rencontre. Parce que les propriétaires n’ont qu’un seul crédo : le bio, réussissant à le respecter jusqu’à l’équipement des chambres en matelas pur latex, les draps et linges de toilettes en pur coton bio.

Le tour du propriétaire n’est pas fini, et c’est bien la suite qui me permet d’affirmer que le vin se vit. Dominique, qui tient la maison et la vigne aux côtés de son mari et de son fils, improvise une présentation du caveau. Et l’on comprend immédiatement que « faire du vin bio » n’est pas un choix, mais une philosophie, un état d’esprit. Nous longeons les vignes, bientôt prêtes pour la vendange à la main, jusqu’à la cave à l’allure moderne, aux tons écru et beige. La bâtisse est en fait réalisée dans des matériaux naturels. De gros parpaings sont encore disposés devant l’entrée. Quelques finitions compléteront le chantier. La cave est semi-enterrée et doit permettre l’élevage des nectars pendant minimum  deux ans.

Vue panoramique sur les vignes à l’heure du petit-déjeuner

Nous pénétrons rapidement dans le cœur de la production, là sont entreposées les cuves en inox, et dans le fond, les cuves en béton. Le discours de Dominique est simple, précis. Elle répond à toutes nos questions, même celles qui cherchent à comprendre la démarche pour laver les cuves en inox de l’intérieur. On comprend immédiatement que faire du vin est une passion harassante, un travail minutieux…

La cave de ProvenSol est une ode à la nature

A l’origine, le couple n’a pas de formation de vigneron, mais amoureux des jolis nectars, il a sauté le pas pour devenir « faiseur de bons vins », producteur d’un élixir qui respecte la planète et les hommes. L’air est frais, le silence toujours présent, et on apprécie cette chance d’être seules dans cet endroit si proche des secrets du vin. On touche les cuves, on découvre leur fonctionnement, on apprend les différences entre cuves en inox et cuves en béton…

La discussion se transforme en dîner/ casse-croûte improvisé. Dominique dégaine les restes d’un cakes froid aux courgettes et poivrons et nous fait languir avec un éventail de fromages. Au détour d’un croûton beurré d’anchois, la dégustation du Coucou rouge et de La Bohème s’enclenche. Les grands principes tenus à l’Université du vin prennent soudain tout leur sens, car cette fois c’est nous qui avons fait le choix de déguster ces vins, pour essayer de les décrypter de notre propre chef. La théorie abordée, Dominique nous raconte ses histoires vécues avec les derniers invités, ceux qui l’ont marquée… La soirée devient confidentielle et la propriétaire nous confie ses idées pour mieux faire connaître son offre de chambre d’hôtes, mais aussi son vin nature. Là encore un nouveau défi se présente à elle…

Je ne pourrai jamais oublier cette soirée passée sous la jolie voûte rustique de ProvenSol, à apprendre le métier de vigneron, ses difficultés comme son quotidien. Tailler une bavette tout en cassant la croûte avec le vigneron, qui vient de vous dévoiler quelques miettes de son histoire de vin, sans même que tout cela ne soit prévu. Il me suffira sans doute d’ouvrir le Coucou Rosé 2013 pour me replonger dans ce souvenir, qui concluait avec bonheur un week-end prolongé dédié à percer les mystères de la dégustation du vin.

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